Quel est votre parcours ?
Cela fait maintenant 40 ans que je travaille à la Ville de Thionville. J’ai exercé à plusieurs postes avant qu’on me propose de prendre la direction du Théâtre Municipal en 1998. Depuis, d’autres casquettes sont venues s’ajouter : la direction de l’action culturelle et la direction générale adjointe de la culture et du patrimoine.
La gestion du Théâtre est un métier qui demande beaucoup de disponibilités mais c’est ma respiration au milieu des tâches plus administratives.
Comment se construit une programmation culturelle ?
Il faut déjà savoir que pour construire un programme culturel, on fonctionne avec une année d’avance voire plus. Au départ, j’ai dû créer mon réseau et démarcher les théâtres parisiens et les boîtes de production. Aujourd’hui, c’est eux qui viennent à nous. Ils sont conscients du sérieux de l’accueil de nos équipes. J’ouvre alors mon calendrier et je commence à poser des options.
Cependant, je ne programme jamais une pièce de théâtre sans l’avoir vue. À partir de fin septembre, début octobre, je me déplace à Paris pour me mettre dans le peau d’une spectatrice. Au bout de 40 ans, vous connaissez assez votre public pour savoir si tel spectacle va coller ou non à leur attente. Parfois, je mise sur l’attrait de la nouveauté quand je trouve qu’une pièce vaut vraiment le déplacement et mérite d’être découverte. C’est la petite voix dans ma tête qui me dit : « on ne peut pas louper ça ! » C’est ce qui est arrivé quand j’ai vu « Le manteau de Janis ».
Une fois que tous les choix sont arrêtés, arrive le temps de la négociation. Je deviens mathématicienne. Le challenge est de réussir à allier un budget en année civile avec une programmation conçue en année scolaire. Après ce n’est plus que du plaisir !